Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Faire entrer chaque secte


"[...] on y veut réunir ce qu'on sépare ailleurs;
Mêler le beau langage, et les hautes sciences;
Découvrir la nature en mille expériences;
Et sur les questions qu'on pourra proposer
Faire entrer chaque secte, et n'en point épouser."
Les Femmes savantes, III, 2 (v. 871-875)

La polymathie est dénoncée comme tare dans

Elle caractérise le comportement de la femme savante Emilie dans la comédie L'Académie des femmes (1661) de Chappuzeau (3)

L'éclectisme philosophique est vanté dans les Conversations académiques (1674) de Le Gallois (4)

Une conférence du Recueil général des questions traitées dans les conférences du bureau d'adresse (1666) est consacrée à déterminer "quelle est la meilleure secte des philosophes ?", (p. 424)


(1)
Quand un homme se met en tête de devenir savant et que l'esprit de polymathie commence à l'agiter, il n'examine guère quelles font les sciences qui lui font les plus nécessaires, soit pour se conduire en honnête homme, soit pour perfectionner sa raison ; il regarde seulement ceux qui passent pour savants dans le monde et ce qu'il y a en eux qui les rend considérables. Toutes les sciences les plus solides et les plus nécessaires étant assez communes, elles ne font point admirer ni respecter ceux qui les possèdent ; car on regarde sans attention et sans émotion les chofes communes si belles et si admirables qu'elles soient en elles-mêmes. Ceux qui veulent devenir savants ne s'arrêtent donc guère aux sciences nécessaires à la conduite de la vie ni à la perfection de l'esprit, des sciences qu'ils se sont formées. Car ce ne sont pas ces sciences qu'ils ont admiré dans les autres, et qu'ils souhaitent qu'on admire en eux.
(IV, 7, p. 441)

(2)

« Pelissaire, depuis un certain temps, vacille dans ses opinions, il est tantôt péripatéticien, tantôt descartiste, il est tantôt lulliste et tantôt épicurien, il pense aujourd'hui qu'Aristote est le plus grand de tous les philosophes, et il changera peut-être demain de sentiment."
(éd. de 1674, p. 38)

(3)

EMILIE
[...] reportez ensuite en ma bibliothèque
Quintilien, Plutarque, Aristote et Sénèque,
Ils sont tous sur ma table et sur mon guéridon,
Et ne démarquez rien, j'oubliais Casaubon,
Et Descartes tout proche avecque Campanelle,
Que je viens de laisser ouvert dans ma ruelle.
(I, 3, p. 6)

(4)

On n'y épouse aucun parti. Aristote n'y est pas moins écouté que Descartes et Gassendi. On n'y rejette point Raymond Lulle, ni Paracelse, ni Hobbes. L'expérience est la seule autorité qu'on reconnaît




Sommaire | Index | Accès rédacteurs