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Essuyer


" [...] mais on en voit paraître,
De ces gens qui de rien veulent fort vous connaître,
Dont il faut au salut les baisers essuyer"
Les Fâcheux, I, I (v. 43-45)

"La quantité des sottes visites qu'il vous faut essuyer parmi les autres, est cause bien souvent que je prends plaisir d'être seule."
La Critique de L'Ecole des femmes, sc. I

"c’est un supplice assez fâcheux que de se produire à des sots, que d’essuyer sur des compositions la barbarie d’un stupide."
Le Bourgeois gentilhomme, I, I

Selon Charles Sorel (De la connaissance des bons livres, 1672), cet emploi du verbe "essuyer" est nouveau et galant :

On dira d'un soldat qui s'est trouvé à un assaut qu'il a essuyé mille mousquetades. Cela est dit galamment pour montrer le mépris que les gens de guerre font du péril. De dire qu'ils essuyent des mousquetades, c'est comme si les ayant reçues, il ne fallait faire autre chose qu'essuyer ses habits, de même que quand on a jeté dessus quelque ordure. On dit essuyer les périls, et cela s'applique encore à toutes sortes de malheurs et d'incommodités, tant l'on donne de vigueur aux mots depuis qu'ils ont commencé d'avoir cours. Dans les Entretiens d'Ariste il y a "nous sommes en danger d'essuyer l'orage", car il y a quelque chose à essuyer et à sécher, après qu'on a été exposé au vent et à la poussière, et enfin à la pluie, comme cela arrive dans la tempête et l'orage.
(p. 412)




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