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Durant cet entretien


"Là, regardez-moi là, durant cet entretien,
Et jusqu'au moindre mot, imprimez-le-vous bien."
L'Ecole des femmes, III, 2 (v. 677-678)

Dans La Précaution inutile (1655) de Scarron (1) ainsi que dans La Précaution inutile (1656) de d'Ouville (2), le héros impose un entretien semblable à sa nouvelle épouse, le soir même de leurs noces.

Dans une scène de la comédie espagnole El marido hace mujer y trato muda costumbre (1639), source de L'Ecole des maris, le nouveau marié Don Sancho fait à son épouse une série de recommandations sur la rôle de la femme au sein de l'union conjugale (Jornada primera, p. 425 de l'édition moderne). (voir également "je vous expliquerai ces choses").


(1)

Il se mit dans une chaire, fit tenir sa femme debout, et lui dit ces paroles, ou d’autres encore plus impertinentes : " Vous êtes ma femme, dont j’espère que j’aurai sujet de louer Dieu, tant que nous vivrons ensemble. Mettez-vous bien dans l’esprit ce que je m’en vais vous dire, et l’observez exactement tant que vous vivrez, et de peur d’offenser Dieu, et de peur de me déplaire."
À toutes ces paroles dorées, l’innocente Laure faisait de grandes révérences, à propos ou non, et regardait son mari entre deux yeux aussi timidement qu’un écolier nouveau fait, un Pédant impérieux. "Savez-vous, continua Dom Pèdre, la vie que doivent mener les personnes mariées ?" "Je ne la sais pas, lui répondit Laure, faisant une révérence plus basse que toutes les autres, mais apprenez-la moi, et je la retiendrai comme mon Ave Maria", et puis autre révérence. Dom Pèdre était le plus satisfait homme du monde, de trouver encore plus de simplicité en sa femme, qu’il n’eût osé espérer.
(La Précaution inutile de Scarron (extrait), p. 140-142)

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(2)

Il entra donc dans son appartement, où était son lit et s’asseyant dessus, il la pria d’écouter quelques paroles qu’il avait à lui dire, qui furent telles, ou autres aussi sottes et impertinentes. "Madame, vous êtes ma femme, dont je rends mille grâces au Ciel, et afin que nous vivions dorénavant bien ensemble, il faut que vous fassiez ce que je vous dirai. Et vous en userez toujours de même, premièrement afin que vous n’offensiez pas Dieu, et secondement que vous ne me fâchiez pas.
(La Précaution inutile de d'Ouville, p. 110-111)




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