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Des hommes dans la lune


"[...] j'ai vu clairement des hommes dans la lune.
Je n'ai point encor vu d'hommes, comme je crois,
Mais j'ai vu des clochers tout comme je vous vois.".
Les Femmes savantes, III, 2 (v. 890-892)

La question de l'existence d'habitants sur la lune avait été traitée dans Le Monde dans la lune (1656), traduction de The Discovery of a World in the Moone: Or A Discourse Tending To Prove that 'tis probable there may be another habitable World in that Planet (1638) de John Wilkins :

PROPOSITION IX.
Que dans le corps de la Lune il y a des hautes Montagnes, des profondes vallées, et des Campagnes spacieuses. (p. 130)

PROPOSITION XIII.
Qu'il y a bien de l'apparence qu'en ce Monde-là il y a des habitants : mais qu'on ne peut pas dire avec certitude de quelle espèce ils sont (p. 207)

L'idée qu'on puisse consacrer son temps à faire progresser les connaissances de l'astronomie est contestée dans

En 1671 venait de paraître un traité d'astronomie consacré à La Mesure de la terre paru auprès de l'Imprimerie royale. La gravure de frontispice présentait le roi donnant sa caution à la science astronomique en visitant l'Académie des sciences (on distingue l'Observatoire en construction à l'arrière-plan). La même gravure avait été utilisée la même année en frontispice des Mémoires pour servir à l'histoire des animaux de Claude Perrault.


(1)
Je veux qu'un astronome ait découvert le premier des terres , des mers, et des montagnes dans la lune ; qu'il se soit aperçu le premier des taches qui tournent sur le soleil et qu'il en ait exactement calculé les mouvements. [...] Ils se font peut être fait quelque réputation dans le monde ; mais s'ils y ont pris garde, cette réputation n'a fait qu'étendre leur servitude.
Les hommes peuvent regarder l'astronomie, la chimie et presque toutes les autres sciences, comme des divertissements d'un honnête homme; mais ils ne doivent pas se laisser surprendre par leur éclat, ni les préférer à la science de l'homme. Car, quoique l'imagination attache une certaine idée de grandeur à l'astronomie , parce que cette science considère de grands objets, des objets éclatants, des objets qui sont infiniment élevés au dessus de tout ce qui nous environne, il ne faut pas que l'esprit révère aveuglément cette idée : il s'en doit rendre le juge, et le maître, et la dépouiller de ce faste sensible qui étonne la raison.
(Préface, éd. de 1688, n. p.)

(2)

Ce que vous dites est constant, repartit Stasimaque. Par exemple, encore que l’arc-en-ciel soit un des plus curieux phénomènes de la nature, parce qu’il est très difficile à comprendre, à cause d’un très grand nombre de circonstances qu’il faut observer, et que le temps que l’on y mettait serait mieux employé à quelque chose de la connaissance de nous-mêmes, je ne voudrais pas conseiller à Eulalie d'en faire d’abord une longue étude.
(p. 319-320)




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