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De qui la nature est fort encline au mal


"Car, voyez-vous, la femme est, comme on dit, mon maître,
Un certain animal difficile à connaître,
Et de qui la nature est fort encline au mal"
Dépit amoureux, IV, 2 (v. 1245-1247)

Le thème comique de la malignité des femmes est traité dans plusieurs textes parus aux alentours de 1660, parmi lesquels :

L'humour misogyne sur lequel il repose

L'humour misogyne sera encore exploité par Molière dans L'Ecole des maris ("ce sexe trompeur"), dans L'Ecole des femmes ("on est dupé par leurs dextérités" et "il n'est rien de plus faible et de plus imbécile"), et dans Le Médecin malgré lui ("une femme est pire qu'un démon").


(1)

"Discours de l’Ennemi d’amour, et des Femmes".

[...] La volonté des Femmes est un mouvement perpétuel sujet à la Lune, elles ne trouvent rien d’agréable que ce qu’elles ne peuvent pas acquérir : un même moment fait naître en leur esprit et le désir et la haine d’une même chose, et bien souvent éteint et l’un et l’autre pour allumer une nouvelle passion en leur place : L’opinion que les Femmes ont d’elles –mêmes est toujours beaucoup plus haute que leur mérite […] Enfin nul ne doute que le cœur de la Femme ne soit le pays natal de l’Ingratitude, et que ceux qui la servent avec plus d’honneur ne soient ceux desquels elle fait le moins d’estime. Sa folie la porte ordinairement à rechercher ceux qui la fuient, et fuit ceux qui la recherchent.[…] Si le Cavalier le mieux aimé se soumet à elle, il faut qu’il soit la victime qu’elle sacrifiera à tous ses mécontentements, et qu’il souffre d’être puni de tous les déplaisirs qu’elle recevra d’ailleurs, et d’être joué d’elle toutes et quantesfois qu’elle voudra rire. […] Au surplus, l’argent est le sorcier de leur cœur, il n’y a point d’homme si monstrueux qu’il ne puisse le gagner par cette entremise, et si vous leur faites un présent vous les conviez à vous en demander un autre. […] Considérez, s’il vous plait, le contentement qu’un homme de bonne trempe peut recevoir en leur conversation : les sublimes discours leur écorchent les oreilles, et font donner le nom de pédant à celui qui en est l’auteur. Leur entretien ne passe point la cuisine ou l’équipage de l’amour […] Elles ne trouvent point de parole agréables si elles ne portent la médisance en croupe : Elles savent toutefois si bien se déguiser, et celles qui ont le plus d’inclination au vice sont si fardées à l’extérieur, que tout ce qui est mâle leur est suspect en apparence, jusqu’à ne pouvoir souffrir un coq en leur maison. […] Celui qui dressa le premier des Temples à l’Amour savait mal à quoi il devait employer son encens et son argent.
(Recueil de pièces en prose, les plus agréables de ce temps, composées par divers auteurs, 1e Partie, Paris, Sercy, 1659, p. 347-352)

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(2)

Il se tait et m'entend : faisons donc l'orateur.
La femme est très fâcheuse, elle n'a que malice ;
Certain jaloux m'a dit en demandant justice
Que la femme a l'amour plus léger que le vent [...]
Un homme est fort constant, la femme ne l'est pas [...].
(Dorimond, Les Amours de Trapolin, sc. III, v. 438-445)

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(3)

je vous ferai souvenir de la maxime générale qu'il [Aristote] établit sur ce sujet au livre de la Physionomie "magis malefica fieri foeminina masculis [...] qui est peu de dire au prix de ce qui est porté dans l'Ecclésiastique "brevis est omnis malitia super malitiam mulieris".
("Du mariage", Dialogues à l'imitation des Anciens, 1631, éd. de 1716, t. II, p. 406)

Laissons ces chimères, pour examiner quelques reproches qu'on fait plus sérieusement à celles dont vous me nommez le passionné protecteur. L'on veut qu'elles aient naturellement l'esprit porté au mal, de sorte que, si Laberius en est cru, une femme étant seule n'a jamais que de mauvaises pensées, Mulier quae sola cogitat, male cogitat. Et je me souviens d'assez d'autres invectives semblables [...] Cependant il faut renoncer au sens commun, ou reconnaître avec Plutarque qu'elles ont les mêmes vertus que nous, et que la distinction du sexe ne se trouvant pas dans les esprits, le leur est aussi capable d'apprendre et de raisonner que celui des hommes.
("Des femmes", Nouveaux Petits traités, 1659, in Oeuvres, éd. de 1756, VII, 1, p. 394 )

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(4)

TIRATA 8a : CHE COSA SIA LA DONNA

La donna è il zeppo dell'inconstanza - L'è il specchi dell'infedeltà - z'è la maistra delle malizie - z'è la ministra delle frodi - z'è l'amiga delli inganni - z'è l'inventriz delle simulazion.
Or è il di ben colù, che non gh'è mal che non vegni dalla femmina e quell'alter disse che z'è meior abitar in una tierra deserta, che star con una femmina stizzosa- e un alter direa che la femmina zè più dura della morte - e per questo stà scritt, che de mill'omine se ne triova un bon, ma fra tutte le femmine non ghe n'è una - per quest se dise, che tutte le malizie del mondo son corte a rispett della malizia della donna.
E che sippiua el ver stà scrit, ch'è il miglior l'iniquità dell'omm, che una bona azzion d'una femmina - e per quest el disse un che avea sal in succa, che la femmina l'à il velen d'un aspide, la lingua d'un serpent, il fiad d'un basilisch, e quell'alter la chiama organum diaboli - e un alter la chiamò porta diaboli - [...] el Filosofi Simonide dice che la femmina è la confusion dell'uomo, una bestia inconstante, un naufragio della vita - [...]
La donna è un animal indomit, e che el sippia la veridà, ecco Ippocrat, che vel conferma disendo; habet enim femina, quod natura indomat. De più senti ancor Tit Liv, che el scris : indomitum animal femina.
In somma chi disse donna disse danno, e per quest non v'è pezor animal in stò mond de la donna.
(Placido Adriani, Zibaldone di concetti comici, 1733 in V. Pandolfi, La Commedia dell'arte, Firenze, Sansoni, 1958, t. IV, p. 257-258)

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(5)

La préface de La Méchanceté des femmes (1617) raconte la rencontre de l'auteur avec Jupiter, qui lui demande d’écrire un livre :

Mon fils, franchement tu ne saurais mieux m’obliger qu’en obligeant les hommes, mes aimés sujets, tu vois les calamités qui leur arrivent par cette maudite race féminine, que maudite soit l’heure que je fis la première Pandore, emploie quelque peu de tout [sic] temps à leur en décrire les ruses, finesses, allèchements et méchancetés, afin qu’ils s’en gardent pour l’avenir.
(Ferville, La Méchanceté des femmes (1617) Paris, Pierre Rocolet, 1618, p. 12-13).

[le Sage] assure le mal individu à la femme, Nunquam sine malo mulier
(Ibid., p. 70)

la femme est seulement proclive à mal, et le plus grand bien qu’elle puisse faire, c’est de ne faire plus le même mal.
(Ibid., p. 71)

Salomon dit que A muliere initium peccati
(Ibid., p. 74)

Aristote avertit Alexandre le Grand de se garder des femmes comme d’une chose pernicieuse, Noli te inclinare ad coitum mulierum, etc. dit-il, donne-toi garde des femmes, in quib. invenitur luxuria, leur communication est dangereuse, totum foedat, totum inficit, totum aquis diluvii consumit.
(Ibid., p. 90).

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(6)

Oui, femme ô que ton coeur est faux et enragé! Les plus saints et dévots tu as trop outragé. Tu as rempli les coeurs de rage et de furie
(Le Purgatoire des hommes mariés avec les peines et les tourments qu'ils endurent incessamment au sujet de la malice et méchanceté des femmes, 1619, dans E. Fournier, Variétés historiques et littéraires, 1855, t. IV, p. 84-85).

L'on ne voit animaux sous la voûte des cieux
Plus cruels et félons et tant pernicieux
Qu'est ce genre maudit ô très maudites femmes !
Les Dieux nous punissant vous logèrent ça-bas
Pour cisailler nos coeurs d'un éternel trépas.
Des Damnés malheureux plus saintes sont les âmes.
Ni du foudre éclatant l'épouvantable bruit
Ni les affreux démons qui volent jour et nuit,
Ni les crins hérissés de l'horrible Cerbère,
Ni du Cocyte creux la rage et le tourment,
Ni du Père éternel le saint commandement,
Ne saurait empêcher la femme de mal faire.
(Ibid., p. 85)

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(7)

j’ai toujours remarqué avec un des grands Philosophes de l’antiquité, qu’il n’y a Animal au monde plus dangereux que la Femme : et certes pour le dire sans passion, je crois que c’est la seule pépinière et l’origine de tous les maux qui ont inondé partout l’Univers, et qui ont renversé tout le bon ordre et l’économie qui était auparavant en la nature, vu qu’il n’y a eu malice, invention ni artifice dont elles ne se soient armées pour venir au-dessus de leurs prétentions
(Tableau historique des ruses et subtilités des femmes, où sont naïvement représentées leurs moeurs, humeurs, etc., 1623, par L.S. R., Paris, Rollet Boutonné, p. 3-4)

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(8)

[Fortuné] :
Femme ! et quelle chose peut être pire que la femme ! A la vérité, sous ce nom sont comprises toutes les méchancetés du monde.
(Larivey, Le Fidèle, III, 6, p. 392)

[M. Josse] :
Et partant, disait un poète fort célèbre, ubi mulieres, ibi omnia mala sunt.
(Ibid., III, 6, p. 396)

Fortuné :
elles sont de nature superbes, vaines, inconstantes, légères, malignes, cruelles, ravissantes, méchantes, envieuses, incrédules, trompeuses, ambitieuses, frauduleuses, déloyales, ingrates, impétueuses, audacieuses et déréglées, faciles à faire place à la haine et à l'ire, dures à s'apaiser ; où elles vont, elles portent la rébellion et les débats ; elles sont coutumières à mal dire, à allumer des noises et querelles entre les amis, et à semer infamie sur les bons ; sont promptes à reprendre les fautes d'autrui, et négligentes à connaître leurs propres vices ; toujours simulent, toujours feignent, toujours trament des tromperies, et cherchent de conduire les hommes à la mort ; elles sont fort promptes aux embuches qu'elles tendent, les gestes et le visage auquel à leur plaisir elles peuvent montrer la joie et la douleur, la crainte et l'espérance, et plusieurs autres effets qu'aucun ne peut éviter. Et de là, et non d'ailleurs, procèdent tous nos maux.

M. Josse:
Le tragique Sénèque dit : Dux malorum femina, et scelerum artifex, c'est-à-dire que la femme est guide à tous maux, et inventrice de toutes méchancetés
(ibid., p. 397)

Ne se trouve chose tant épouvantable que, pour satisfaire à leur bestial appétit, non audeant.A quoi Canace a-t-elle réduit son frère Macaré (Lire la suite...)
(ibid., p. 398)

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(9)

femina nulla bona
(Pasqualigo, Il Fedele, II, 10)

E però diceva un poeta non incelebre "ut ubi mulieres ibi omnia mala sunt"
(Ibid., III, 7).

Dice il tragico Seneca: "Dux malorum femina et scelerum artifex", cioè la donna è guida a tutti i mali et inventrice di tutte le sceleraggini [...] O animal pessimum et irrationale che laccio, che veleno, che ferro, che precipizio e che morte non saria picciola alle tue sceleragini? (Ibid., III, 7)

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(10)

Parles-tu à moi, sexe profane, sexe diabolique, sexe insatiable ?
(Le Laquais, IV, 4, p. 82)

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(11)

E’ pure imperfetto animal la femina, irrazionale e pericoloso
(Dolce, Il ragazzo, source du Laquais)

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(12)

Quia mulier appetit placere cultu: et impatiens est injurarium
(Girolamo Razzi, La Gostanza, 1565, p. 4)

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(13)

PLATARISTOTELE : La femmina è guida del male e maestra della scelleratezza
(Aretino, Il filosofo, I, 5)

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(14)

Mulier est animal imperfectum, varium, fallax, multis morbis passionibusque subiectum, sine fide, sine timore, sine constantia, sine pietate.
(Alessandro Piccolomini, Remedium amoris)

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(15)

Femina nulla bona est ; vel, si bona contigit ulla,
Nescio quo fato res mala facta bona est.
(Cicéron, Epigrammes, II)




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