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De pures idées dont nous aimons nous repaître


"Presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies. - Mais il faut demeurer d'accord, mon frère, qu'on peut aider cette nature par de certaines choses. - Mon Dieu, mon frère, ce sont pures idées, dont nous aimons à nous repaître; "
Le Malade imaginaire, III, 3

L'idée était également formulée dans Les Médecins à la censure (1677) de Bezançon :

« Que peut donc servir aux hommes la médecine, si ce n’est, comme dit Quintilien, à endormir les malades par la douceur de ces belles promesses. Pendant qu’une fatalité irrévocable règle nos jours, nos maladies et notre mort. Fato vivimus, languemus, morimur. Medecina quid praestas nisi ut juxta te nemo desperet. (Declamatio major octava). »
(p. 51)

L’empressement que l’homme a pour la santé le fait courir à mille remèdes différents , dont l’application extravagante rompt toutes les mesures que la nature a prises pour le guérir. Quintilien avait fait cette réflexion avant moi ; et touché d’un sentiment de compassion sur l’égarement de l’esprit humain, dans les ridicules soins de la médecine : « Malheureuse inquiétude des mortels, s’écrie-t-il, combien as-tu inventés d’arts chimériques et inutiles. Quam multas artes misera mortalium sollicitudo fecisti ? (Declamatio major octava)
(p. 142)




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