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D'autres personnes bien plus accommodantes


"Ce n'est point à des avocats qu'il faut aller, car ils sont d'ordinaire sévères là-dessus, et s'imaginent que c'est un grand crime, que de disposer en fraude de la loi. Ce sont gens de difficultés, et qui sont ignorants des détours de la conscience. Il y a d'autres personnes à consulter, qui sont bien plus accommodantes; qui ont des expédients pour passer doucement par-dessus la loi, et rendre juste ce qui n'est pas permis; qui savent aplanir les difficultés d'une affaire, et trouver des moyens d'éluder la coutume, par quelque avantage indirect. Sans cela, où en serions-nous tous les jours? Il faut de la facilité dans les choses, autrement nous ne ferions rien, et je ne donnerais pas un sou de notre métier."
Le Malade imaginaire, I, 7

La corruption des notaires avait été dénoncée au sein de l'édit du 23 mars 1672, élaboré dans le cadre de la réforme de la justice entreprise par Louis XIV :

Les fonctions des charges de notaires, garde-notes et tabellions, et des procureurs, huissiers, et sergents de notre royaume, regardant le repos des familles et la sûreté publique, les uns étant les dépositaires du secret desdites familles, et les autres ayant entre leurs mains la conduite de leurs affaires les plus importantes, nous avons cru être obligé de veiller que ces charges fussent remplies de personnes de probité et capacité suffisante pour s'en bien acquitter. C'est ce qui nous aurait porté à faire expédier notre édit du mois d'avril 1664, pour retrancher un nombre surnuméraire qui s'était introduit en l'exercice desdites charges, sans choix et sans expérience. Nous n'aurions pas seulement supprimé les inutiles qui étaient à charge au public, et qui prêtaient leur ministère pour quantité d'abus et de malversations qui se commettaient tous les jours, mais encore réglé leur qualité et résidence.
(Isambert, Recueil général des anciennes lois françaises, t. XIX, 1821-1833, p. 5)




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