Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Croix de par Dieu


"C'est un homme qui sait la médecine à fond, comme je sais ma croix de par Dieu"
Monsieur de Pourceaugnac, I, 5

Dans son Doute sceptique si l'étude des belles-lettres est préférable à toute autre occupation (1667), La Mothe le Vayer relève que l'usage de la "croix de par Dieu" est indissociable des sciences de soumission, dont font partie la grammaire et la théologie :

La meilleure et la plus importante leçon qu'on puisse tirer de toute la grammaire, c'est peut-être celle qu'on y fait prononcer aux enfants avant toute chose, je veux dire cet adorable signe de notre salut, la croix de par Dieu, qui précède leur alphabet. Car, comme ils ne peuvent rien apprendre s'ils ne croient qu'un A est un A, et ainsi des autres lettres, sans s'opiniâtrer au contraire, tous les arts ont besoin de la même soumission jusqu'à la plus haute théologie. C'est ce qui fait dire à Théodoret dans son sermon "De la foi" qu'il y arrive la même chose qu'aux mathématiques pures, où si l'on ne tombe pas d'accord qu'un point est impartible et qu'une ligne est une longueur sans largeur, jamais on ne peut devenir bon géomètre. Ainsi l'on peut conclure généralement qu'après nos plus longues et nos plus profondes études, il en faut revenir à la croix de par Dieu qui en a fait le commencement.
(éd. des Oeuvres de 1756, V, 2, p. 362-363)




Sommaire | Index | Accès rédacteurs