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Confrérie de l'Esclavage


Dans son ouvrage Dieu seul. Le Saint Esclavage de l'admirable Mère de Dieu (1668), Henri-Marie Boudon souligne l'importance de la Confrérie de l'Esclavage :

Les religieux du couvent de l'Hôpital de la Charité, au faubourg Saint-Germain de Paris, servant les pauvres malades jour et nuit avec une charité infatigable, à l'imitation du bienheureux Jean de Dieu leur glorieux fondateur qui, par une folie très sage s'étant élevé à la plus haute science des saints, a paru un prodige de la grâce dans nos derniers siècles, ces bons religieux, dis-je, ont rendu par leur piété leur maison grandement recommandable, mais elle est encore très considérable par le concours des peuples qui y viennent rendre leurs vœux à la Majesté divine, et y faire leurs dévotions. [...] Mais il faut encore dire que ce lieu est très célèbre par la Confrérie de l'Esclavage de la très-sainte Mère de Dieu qui y est établie avec beaucoup de bénédiction. Les grandes indulgences que le Saint Siège y a concédées marquent encore fortement ce que nous avons déjà dit, combien cette dévotion est approuvée du Siège Apostolique, et le Saint Père, y accordant des grâces si précieuses, fait assez voir le désir qu'il a que les fidèles s'y enrôlent et se mettent du nombre des glorieux captifs de la Mère de Dieu. J'ai estimé que Dieu tout bon et sa très sainte Mère seraient glorifié de mettre ici ces indulgences que notre Saint Père le Pape Alexandre VII a concédées aux Confrères et Sœurs de ladite association de l'Esclavage de la Reine du Ciel, établie dans ce couvent et hôpital des Religieux de la Charité du faubourg Saint-Germain de Paris.
(p. 71-72)

Il explique également comment il faut entendre la dévotion à l'Esclavage de la Vierge :

Il est facile d'entendre ce que c'est que la dévotion de l'Esclavage de la Souveraine des Anges et des hommes, qui n'est pas seulement de porter des chaînettes, de faire écrire son nom dans le livres de l'association, de réciter quelques prières, de donner quelques aumônes ou faire quelques présents aux églises, de pratiquer quelques mortifications, ou prendre la qualité d'esclave de la sainte Vierge ; mais c'est une sainte transaction que l'on fait avec la Reine du Ciel et de la terre, par laquelle on lui consacre sa liberté pour passer au nombre de ses esclaves, la faisant la maîtresse absolue de son cœur, lui cédant le droit que l'on a en toutes les bonnes actions, se dévouant entièrement au service de sa grandeur, et en faisant une haute protestation. Tous les biens donc que possède celui qui est véritablement esclave de la glorieuse Vierge ne sont plus à lui, tous ses biens de fortune, de corps ou d'esprit, mais à sa bonne maîtresse, en sorte qu'il n'en peut disposer contre sa sainte volonté.
(éd. de 1674, p. 6)

Le propre donc de cette dévotion est de consacrer sa personne à la Sainte Vierge, autant qu'on le peut faire, par la cession du droit que l'on a en ses bonnes oeuvres et par des respects continuels qu'elle lui fait rendre. Et c'est en cela que consiste son saint Esclavage ; ce qui fait voir assez combien cette dévotion est facile, et nullement gênante, n'imposant aucune obligation nouvelle, soit de prières, soit de mortifications, soit d'aumônes ou choses semblables ; car pour ce qui regarde les chaînettes ou les exercices que nous marquerons en la suite de cette dévotion, chacun en usera selon la prudence chrétienne et les avis de son supérieur ou directeur. Elle ne demande donc précisément qu'une bonne volonté, ce qui ne contrarie en rien à aucun état, soit ecclésiastique, soit régulier ou séculier. Toutes sortes de personnes peuvent fans aucune difficulté s'y engager, les grands et les petits, les doctes et les ignorants, les prélats, les prêtres, les religieux et religieuses, ceux qui vivent dans le siècle, ceux qui sont dans l'emploi et les charges, comme les particuliers, puisqu'elle laisse tout le monde dans une entière liberté de faire ses exercices et de s'acquitter de ses charges, ne demandant de tous qu'une bonne volonté pour la Mère de Dieu.
(p. 60-61)




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