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Clysterium donare


"Domandabo tibi, docte Bacheliere,
Quæ sunt remedia,
Quæ in maladia
Ditte hydropisia
Convenit facere.
- Clysterium donare,
Postea seignare,
Ensuitta purgare.
[...]
- Domandabo tibi, docte Bacheliere,
Quæ remedia eticis,
Pulmonicis, atque asmaticis
Trovas à propos facere.
- Clysterium donare,
Postea seignare,
Ensuitta purgare."
Le Malade imaginaire, Troisième intermède

La méthode thérapeutique consistant à réitérer clystère, saignée et purgation avait été stigmatisée dans la dixième des Serées (1584) de Guillaume Bouchet, intitulée "Des médecins et de la médecine" :

Ils médecinent quasi toutes maladies d'une même façon, et de même médecine, les mesurant toutes à une même aune [...] Premièrement marche le clystère, le lendemain une saignée réitérée, qui est une nouvelle pratique pour avoir double salaire; puis après vient la purgation, qui n'est guère sans rhubarbe.
(éd. C. E. Roybet, Paris, Lemerre, 1873, p. 176)

Le principe même en était dénoncé dans un texte manuscrit des portefeuilles Vallant, recueillant l'opinion de la marquise de Sablé (1598-1678) sur la médecine ("Discours de Madame contre les médecins") :

La nature toute seule les guérit très souvent, pourvu qu'on ne la trouble pas comme font les médecins aujourd'hui en épuisant les forces par les saignées fréquentes et les lavements continuels, qu'ils ordonnent indifféremment à toutes sortes de personnes en toutes les maladies, quelles qu'elles puissent être en toutes saisons, - sans autre fondement que certains principes qu'ils sont fait sans examiner quelles sont les suites. Ils sont contents pourvu qu'ils puissent dire qu'ils ont fait selon la raison.
(N. Ivanoff, La Marquise de Sablé et son salon, 1927, p. 110)




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