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Ces sortes d'écoliers


"– Je voudrais bien auparavant vous faire entendre un air qu’il vient de composer pour la sérénade que vous m’avez demandée. C’est un de mes écoliers, qui a pour ces sortes de choses un talent admirable. - Oui ; mais il ne fallait pas faire faire cela par un écolier ; et vous n’étiez pas trop bon vous-même pour cette besogne-là. - Il ne faut pas, Monsieur, que le nom d’écolier vous abuse. Ces sortes d’écoliers en savent autant que les plus grands maîtres, et l’air est aussi beau qu’il s’en puisse faire."
Le Bourgeois gentilhomme, I, 2

Le mot "écolier" est d'usage courant dans le vocabulaire de la danse et de la musique, ainsi que l'atteste son emploi dans Le Mariage de la musique et de la danse (1664) de Guillaume Du Manoir :

En effet, n'est-il pas certain que si vous ne touchez pas vous-même le Violon, vous menez du moins avec vous, chez vos Ecoliers, une personne qui en joue et qui le touche a votre défaut, quand un Ecolier sait un peu les pas ? N'est-il pas vrai que Regnault à longtemps fait ce métier-là sous le sieur Prevost, son Maître, et plusieurs d'entre vous sous d'autres Maîtres ? N'est-il point vrai même qu'en enseignant les pas, et lors que l'Ecolier n'est point encore sûrr d'une Danse, votre voix, ou plutôt votre langue vous sert d'instrument pour chanter l'air de cette Danse ?
(Guillaume Du Manoir, Le Mariage de la musique et de la danse, 1664, p. 54)




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