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Cerf dix-cors


"Et nous conclûmes tous d'attacher nos efforts,
Sur un cerf qu'un chacun nous disait cerf dix-cors."
Les Fâcheux II, 6 (v. 493-494)

On trouve à la lettre A, entrée "Âge" (p. 1), du "Dictionnaire des Chasseurs" qui clôt le traité de Salnove une énumération des diverses dénominations du cerf en fonction de l'âge :

La première partie de l'ouvrage consacre un long développement aux critères qui permettent d'établir les distinctions nécessaires par "les connaissances du pied et de la tête, où la vieillesse d'un Cerf se peut juger assurément, et non pas l'âge, sans se tromper", ainsi que "par sa conduite, et le régime de vivre qu'il observe tout admirable dès l'âge de sept ans, qu'il est dans son entière hauteur du corps et de la tête" (Partie I, ch. I, p. 2).

Salnove établit ainsi qu'on appelle "jeune cerf" un animal qui peut avoir jusqu'à cinq ans. Le "cerf de dix cors jeunement" a six ans et le "cerf de dix cors" sept ans. Au-delà de ces âges, l'animal est nommé "vieil cerf" ou "grand vieil cerf" :

Et la sixième année, qui est l'âge que l'on le doit qualifier Cerf de dix corps jeunement, pour le discerner d'avec le jeune Cerf et le Cerf de dix cors, afin d'en rendre l'exercice de chasse plus beau et la science plus parfaite [...] La septième année qui est l'âge de la dernière croissance du corps et de la tête (pourvu qu'il soit toujours dans un même pays) il pourra porter seize, dix-huit, vingt et jusques à vingt-quatre : c'est le temps que l'on peut le qualifier Cerfs de dix cors, puisque la tête est dans sa perfection, et que les connaissances y sont pour la discerner d'entre les jeunes Cerfs et les Cerfs de dix cors jeunement ; mais non pas pour un grand vieux cerf comme je le ferai ci-après.
(Partie I, ch. 25, p. 70).

On estime l'âge d'un cerf (notamment mais pas seulement) en fonction de ses bois. A sa naissance, le cerf ne porte aucun bois. Entre un et trois ans, sa tête s'orne de deux petites cornes (terme "technique" selon Salnove : "dagues"). A partir de trois ans, ces "perches" (selon le mot de Salnove) s'ornent à leur tour de deux "petits andouillers" sur chacune de ces cornes : "alors cette tête se peut nommer, porter six, à cause que les deux bouts des perches, qui font le haut de la tête, se doivent aussi compter". Au cours de ses quatrième et cinquième années, la tête du cerf prend de l'ampleur et "pourra porter huit, dix et jusqu'à douze" andouillers. L'année suivante, il en portera entre douze et quatorze, puis "seize, dix-huit, vingt et jusqu'à vingt-quatre" au cours de la septième année.




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