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Cadédis


"Quoi? Jé n'aurai pas l'abantage dé tuer cé Geronte, et quelqu'un par charité né m'enseignera pas où il est?" [...] "Cadédis, jé lé trouberai, sé cachât-il au centre dé la terre." [...] "Oh, l'homme au sac! [...] Jé té vaille un louis, et m'enseigne où put être Géronte." [...] "Jé beux, cadédis, lé faire mourir sous les coups de vaton [...] cé fat dé Geronte, cé maraut, cé velître?"
Les Fourberies de Scapin, III, 2

L'effet comique de la prononciation gasconne d'un soudard avait été exploité dans La Dupe amoureuse (achevé d'imprimer du 9 février 1671) de Rosimond (voir également "en spadassin") :

CARRILLE, habillé en capitan, sort de chez Isabelle et dit à Marine:
Il suffit, écoute seulement.
Bentre, c'est donc ainsi qu'Isabelle m'offense,
Mais Cap disant Arnaut, j'en tirerai bengeance.
Je perdrai mon ribal. [...]
Le beillaque en mourra.
[...] frappant du pied :
Cadedix. [...]
Par la sang diavle,
Je le beux mettre en poudre. Arrête, miseravle,
Où bas-tu, quel es-tu, que fais-tu, dis ? [...]
N'es-tu point Polydore ?
On dit que ce maraud aime ce que j'adore.
Morvleu, si je sabais qu'il osât rechercher
L'aimable et cher objet qui seul m'a pu toucher.[...]
Quoi, toujours tremvler ?
Ah, si jamais ce fat se présente à ma bue,
Il n'en faut point douter, sa perte est résolue.
De la piau de son corps faisant du parchemin,
En lettres de son sang j'écrirai son destin.
De la tête j'en beux faire une tavatière
Et dans le juste essès d'une bengeance entière,
De ses os calcinés, j'en ferai du tavac.
Et tout cela d'un souffle, et zeste et tic et tac.
Il donne deux bourrades à Polydore




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