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Baiserai-je
- "Baiserai-je? - Oui, oui."
- Le Malade imaginaire, II, 5
L'inconvenance de ce geste (voir "il les baise toutes") constituait l'effet comique principal d'un jeu de scène semblable de la comédie Le Gentilhomme guespin (1670) de Donneau de Visé :
- BOIS-DOUILLET, faisant signe à son fils (après lui avoir donné l'exemple).
- Ste! Approchez, vous dis-je,
- Et saluez Madame. Approchez donc.
- LE VICOMTE
- Où suis-je!
- BOIS-DOUILLET
- Là, saluez-la donc, faites lui compliment.
- CLARICE, voyant l'action du fils.
- Est-il un plus grand sot?
- LISETTE
- Quel divertissement!
- LE FILS, faisant des révérences à Lucrèce.
- Madame.
- BOIS-DOUILLET, le poussant par derrière.
- Il est honteux. Là, baisez donc Madame :
- C'est toujours en baisant qu'on salue une femme.
- LE VICOMTE
- Quand il n'en ferait rien, ce n'est pas m'offenser.
- BOIS-DOUILLET
- Vos charmes l'ont surpris, je vais recommencer,
- Afin de lui montrer, par là, comme il faut faire.
- LUCRECE
- Oh!
- LE VICOMTE
- Arrêtez, Monsieur, il n'est pas nécessaire.
- (sc. VI, p. 14) (1)
(1) source : Molière,
Œuvres, éd. Despois-Menard, t. IX, 1875-1900, p. 351.
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