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Avis au lecteur de l'édition Sambix


Le Malade imaginaire, comédie mêlée de musique et de danses. Par M. de Molière, Cologne, Jean Sambix, 1674.

Cette édition, réalisée en fait par les frères Maurry de Rouen, comporte un avis au lecteur, qui justifie la provenance du texte par une évocation des vicissitudes éditoriales qu'a connues Le Malade imaginaire.

L'Avis au lecteur de l'édition de 1683 reprendra en partie ce texte.


AU LECTEUR.

LA Troupe de Molière ayant voulu borner la gloire de cet illustre Auteur, et la satisfaction du public dans la seule représentation du Malade Imaginaire, sans en laisser imprimer la copie, quelques gens se sont avisés de composer une pièce à laquelle ils ont donné le même titre dont on a fait plusieurs impressions, tant dedans que dehors le Royaume, qui ont été débitées, et ont abusé bien du monde. Mais les mémoires sur lesquels ces gens-là avoient travaillé, ou l’idée qu’ils croyaient avoir conservé de la Pièce, lorsqu’ils l’avaient vu représenter, se sont trouvés si éloignés de la conduite de l’Original, et du sujet même, qu’au lieu de plaire, ils n’ont fait qu’inspirer des désirs plus pressants de voir celle de Molière imprimée. Cette impression que je donne aujourd’hui satisfera à cet empressement, et quoiqu’elle ne soit qu’un effort de la mémoire d’une personne qui en a vu plusieurs représentations, elle n’en est pas moins correcte, et les Scènes en ont été transcrites avec tant d’exactitude, et le jeu observé si régulièrement où il est nécessaire, que l’on ne trouvera pas un mot omis ni transposé, et je suis persuadé que ceux qui liront cette copie, avoueront à la gloire de Molière, qu’il avait trouvé l’art de plaire aussi bien sur le papier que sur le Théâtre.




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