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Au diable soient tous les laquais


"Holà ! Champagne, Picard, Bourguignon, Cascaret, Basque, la Verdure, Lorrain, Provençal, la Violette ! Au diable soient tous les laquais !"
Les Précieuses ridicules, sc. XI

"Champagne, Poitevin, Picard, Basque, Breton !"
Le Malade imaginaire, Premier intermède

Selon les Entretiens familiers pour les amateurs de la langue française (1690) de François de Fenne sont considérés “sots”

ceux qui appellent leurs domestiques à haute voix, comme s’ils étaient en un bois, crient à pleine tête “Quentin, La Flûte, venez ici", au lieu de les aller appeler eux-mêmes doucement; car il est incivil et malséant de crier comme des étourdis les uns après les autres.
(p. 152)

Mais le jeu de scène qui consiste dans la déclinaison d'une série de valets imaginaires, dont aucun ne fait son apparition, était déjà bien établi avant Les Précieuses ridicules et Le Sicilien ("Holà, Francisque, Dominique, Simon") :

On le trouve dans Le Parasite (1654) de Tristan l'Hermitte :

LE CAPITAN :
Hola, ho, Bourguignon, Champagne, le Picard, Le Basque, Cascaret!
(I, 5, p. 17)

Ou encore dans L'Héritier ridicule ou la Dame intéressée (1650) de Scarron :

Holà ! je suis tout seul, Carmagnole, mes gens, Carmagnole !
(III, 2, p. 65)

Et dans Le Campagnard (1657) de Gillet, comédie jouée trois fois par la troupe de Molière en 1659 :

Champagne, La Forêt, petit Basque, Picard !
Au diable les valets, maudite soit la race !
(II, 6)




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