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Appuyer le dernier vers


"Écoutez-moi. (Imitant Montfleury, excellent acteur de l'Hôtel de Bourgogne.)Te le dirai-je, Araspe... Etc. Voyez-vous cette posture? Remarquez bien cela. Là appuyez comme il faut le dernier vers. Voilà ce qui attire l'approbation, et fait faire le brouhaha."
L'Impromptu de Versailles, sc. I

Les particularités du jeu de Montfleury sont évoquées


(1)
Ce rôle est joué par Monsieur de Montfleury, qui fait beaucoup paraître tout ce qu'il dit, qui joue avec jugement, qui pousse tout à fait bien les grandes passions et qui ne manque jamais de faire remarquer tous les beaux endroits de ses rôles.
(t. III, p. 256 ; voir également "’leur manière de réciter")

(2)

Et cette Madame la Mort,
L’intendante des parricides,
Fit un grand nombre d’homicides
Et de tout un beau pot-pourri,
En assassinant Montfleury,
Qui, d’une façon sans égale,
Jouant dans la Troupe royale,
Non les rôles tendres et doux,
Mais de transport et de courroux,
Et lequel a, jouant Oreste,
Hélas ! joui de tout son reste !
Ô rôle tragique et mortel,
Combien tu fais perdre à l’Hôtel
En cet acteur inimitable !
C’est une perte irréparable.
Ô vous qu’il a tant ébaudis,
Dites pour lui De Profundis.
(Lettre du 17 décembre 1667, voir Les spectacles et la vie de cour dans les Continuateurs de Loret en 1667)

(3)

Cependant il me paraît qu'ANDROMAQUE a bien de l'air des belles choses, il ne s'en faut presque rien qu'il n'y ait du grand. Ceux qui n'entreront pas assez dans les choses, l'admireront ; ceux qui veulent des beautés pleines, y chercheront je ne sais quoi qui les empêchera d'être tout à fait contents. Vous avez raison de dire que cette Pièce est déchue par la mort de Montfleury ; car elle a besoin de grands Comédiens, qui remplissent par l'action ce qui lui manque. Mais à tout prendre, c'est une belle Pièce , et qui est fort au-dessus du médiocre, quoiqu'un peu au-dessus du grand. Attila au contraire a dû gagner quelque chose par la mort de Montfleury. Un grand Comédien eût trop poussé un rôle assez plein de lui-même, et eût fait faire trop d'impression à sa férocité sur les âmes tendres.
(éd. de 1740, p. 371)




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