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Ah, ma chère, un marquis


"Ah, ma chère, un marquis ! Oui, allez dire qu'on nous peut voir."
Les Précieuses ridicules, sc. VI

La validité du titre de marquis fait l'objet de nombreuses plaisanteries dans les années 1650-1660.

Ainsi dans Le Roman comique (1651) de Paul Scarron :

enfin il se tint à la fille d'un marquis de je ne sais quel marquisat, car c'est la chose du monde dont je voudrais le moins jurer en un temps où tout le monde se marquise de soi-même, je veux dire de son chef.
(éd. V. Fournel, 1857, Chap. IX, p. 57)

Dans Don Japhet d'Arménie (1653) :

La multiplicité de marquis importune.
Depuis que, dans l'état, on s'est emmarquisé,
On trouve à chaque pas un marquis supposé.
(III, 4, p. 70)

Dans l'"Avis au lecteur" précédant "La Généreuse" (1658) de Saint-Amant :

je me messiriserai et me chevalieriserai à tour de bras, pour le moins avec autant de raison que la plupart de nos galants d'aujourd'hui en ont de prendre la qualité de comte ou de marquis.
(cité par R. Lathuillière, La Préciosité, Gève, Droz, 1966, p. 558)

Dans Le Roman bourgeois (1666) de Furetière :

c'est peu de dire marquis, si on n'ajoute de quarante, de cinquante ou de soixante mille livres de rente; car il y en a tant d'inconnus et de la nouvelle fabrique, qu'on n'en fera plus de cas s'ils ne font porter à leur marquisat le nom de leur revenu
(éd. E. Fournier, 1854, Livre premier, p. 58)




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