Content-Type: text/html; charset=UTF-8

à quelque lâcheté/Le refus de mon bras


"J'ai servi quatorze ans, et je crois être en passe
De pouvoir d'un tel pas me tirer avec grâce,
Et de ne craindre point qu'à quelque lâcheté
Le refus de mon bras me puisse être imputé"
Les Fâcheux, I, 6 (v. 275-278)

L'idée selon laquelle la participation à un duel n'est pas une manifestation de courage est énoncée, l'année même de la publication des Fâcheux, dans le dialogue « Du duel » de L’Esprit de cour (1662) de René Bary :

Quand un homme a déjà donné des marques de sa valeur, il ne doit pas craindre que le pardon le déshonore ; les honnêtes gens conservent la mémoire de ses belles actions et ils considèrent son procédé, ou comme une marque de son mépris, ou comme un effet de sa retenue. Quand il n'a pas encore donné des preuves de son courage, il ne doit pas appréhender non plus que le pardon le diffame : on doit révérer les édits et la qualité de respectueux est préférable à la qualité d'infractaire. (p. 65).

Le dialogue témoigne du changement d'opinion qui s'est opéré, au sein de la noblesse et des milieux mondains, à l'égard du duel. Prendre les armes à titre personnel n'est plus vanté comme un acte noble. Seul reste réservé le cas mettant en jeu un point d'honneur, tel que celui auquel sera confronté Eraste à la scène III, 5.




Sommaire | Index | Accès rédacteurs