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étouffé à la porte


"A peine ai-je pu trouver place. J’ai pensé être étouffé à la porte ; et jamais on ne m’a tant marché sur les pieds. Voyez comme mes canons, et mes rubans en sont ajustés, de grâce."
La Critique de L'Ecole des femmes, sc. IV

Une lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, décrit une expérience semblable à l'occasion d'un spectacle à la cour de France au cours de l'année 1668 :

Il n’y a jamais eu si peu d’ordre. La Reine fut plus de demi-heure avant que de pouvoir entrer à la comédie, il fallut que le Roi agît lui-même pour se faire faire place ; les gardes du corps qui ne sont que des soldats, qui ont toujours été dans les troupes ne savent rien de ce qu’il faut faire en semblables occasions, ne songent qu’à faire entrer leurs parents amis et commères. Les personnes de qualité font elles-même la confusion et en ressentent les premières les fâcheries, y perdent leurs plumes, se font déchirer leurs canons et paraissent après dans le bal chiffonnées par leur peu de conduite. […] Pour moi, j’en fis des railleries devant les ministres et personnes de qualité et attends de savoir comme l’ambassadeur de Venise et les résidents se conduiront et s’ils formeront des plaintes." [la fin n'est pas inintéressante !]
(lettre du 20 juillet 1668, in Thomas-François Chabod, Marquis de Saint-Maurice, Lettres sur la cour de Louis XIV, éd. J. Lemoine, t. I, Paris, C. Lévy, 1911, p. 202sq)

(indication aimablement fournie par Christophe Schuwey)




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